Lundi Bleu +La Grotte

COMPAGNIE NON-LIEU
COMPAGNIE DRAMA

JEUDI 21 MAI 20H

La Mégisserie – Ancien abattoir + Amphithéâtre
25 min. + 1h10 /
Tarif B
Rencontre bord-plateau
accompagnée par un.e spécialiste de la danse
DANSE /  DÈS 16 ANS
LUNDI BLEU
Chorégraphie Maxime Aubert
Avec Maxime Aubert
Création sonore et musicale Maxime Fabre
Scénographie Maxime Aubert et Josselyn David
Regards complices Lara Gouix, Marion Jousseaume, José Meireles
LA GROTTE
Chorégraphie Pol Pi
Avec Pol Pi
Regard extérieur Tamar Shelef
Création sonore Gilles Amalvi
Création lumières Rima Ben Brahim
Création costumes La Bourette
Recherches plastiques Alicia Zaton
Images Tomas Cali
Corine Sombrun/TransScience Research Institute : transmission/accompagnement en transe cognitive auto-induite
En coréalisation avec
Lundi Bleu
Partenaires : La Fabrique des Arts et du Corps, Tours, dirigé par Maria Crespo Pita, depuis 2022 ; Le Château du Plessis, tiers lieu – commun culturelle et humaniste, La Riche : prêt de studio ; Le PAD, la Cabine, Angers, direction nathalie Béasse et le Collectif Blast : résidence en 2023 ; Centre Chorégraphique National de Tours, direction Thomas Lebrun : prêt de studio ; Pavillon Charles X, Saint-Cyr-sur-Loire : prêt de studio ; Atelier de Paris / CDCN, Vincennes : prêt de
studio
Première représentation le 28 septembre 2024 à l’occasion du festival Perf Act Day organisé par le Centre Chorégraphique National de Tours.
La Grotte
Merci à Marc Martinez et Monique Veyret (administrateur et guide de la Grotte de Combarelles), Diane Blondeau pour la création sonore pendant l’étape 2022 et Baptiste Chatel pour les conseils en ingénierie sonore
Production : NO DRAMA
Production déléguée : Latitudes Prod. – Lille
Coproduction : La Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne, Latitudes Contemporaines
Accueil en résidence d’écriture : Les Grandes Fenêtres, lieu de rencontre, création, expérimentation, recherche interdisciplinaire basé à la Villa les Roses, Excideuil, Dordogne
La première étape de travail de la grotte a été produite par le programme ’Mondes nouveaux’ mis en oeuvre par le ministère de la Culture dans le cadre de France Relance

LUNDI BLEU

S’inspirant de l’histoire du « Saint Lundi », ce jour chômé arraché au temps productif, la pièce interroge notre rapport au travail manuel et à la transmission des savoir-faire.

Le danseur-chorégraphe incarne et explore les gestes captés de l’artisanat : vitraillistes, tisserands, céramistes, ouvrier·ère·s. À travers ses rencontres avec des travailleur·euse·s, il puise la matière de sa danse, qu’il répète et transforme jusqu’à ce que son corps devienne lui-même matière. Du surgissement d’une main isolée à l’engagement total du corps, Lundi Bleu déploie une danse en tension, entre précision du geste et fatigue, créant un hommage sensible aux gestes souvent invisibles qui portent la mémoire de nos sociétés.

LA GROTTE

D’origine brésilienne, vivant en France, Pol Pi s’est installé en Dordogne il y a quelques années. Là il découvre la grotte des Combarelles et entame un véritable dialogue avec les figures gravées dans la pierre il y a plus de 13 000 ans. Accompagné des récits de la guide Monique Veyret, qui lui apprend à lire cette grammaire des origines – une lionne, un cheval, une silhouette humaine – il s’en imprègne jusqu’à la transe.

La grotte devient une matrice, un refuge, le lieu de la métamorphose. Dans un corps transmasculin en quête de grossesse, dans une sensibilité qui dépasse les frontières de l’humain, cette création aborde des questions intimes et universelles. La chorégraphie devient un langage archaïque et puissant qui nous relie à l’invisible, à l’animal, à l’origine.

Né en août 1994, en Normandie, je découvre pour la première fois la danse contemporaine au sein du Lycée Guillaume le Conquérant, à Falaise. Durant ces années de lycée, je découvre toute la pluralité qu’offre la danse contemporaine. Après mon baccalauréat, je décide de me former techniquement et corporellement. Durant trois ans au sein du Centre international de danse jazz Rick Odums, j’étudie la danse jazz et les techniques de danses modernes telles que le Graham ou le Horton. Après l’apprentissage d’une base technique, je décide d’approfondir mes connaissances et de retrouver la pratique de la danse contemporaine. J’intègre alors, pendant deux ans, le Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (CNDC), sous la direction de Robert Swinston. Dans cette école, grâce à la multiplicité des pratiques chorégraphiques et à l’expérience que j’acquiers, mes goûts artistiques s’affinent et s’affirment. Parallèlement au cursus du CNDC d’Angers, je fais également mes propres expériences d’interprètes au sein de compagnies professionnelles (Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, direction Yuval Pick ; Centre chorégraphique national de Caen en Normandie , direction Alban Richard ; Association LOLDANSE, direction Myriam Gourfink ; Le Principe d’Incertitude, direction Liz Santoro et Pierre Godard).
En 2017, j’obtiens mon Diplôme National Supérieur Professionnel du Danseur ainsi qu’une Licence de Sciences humaines et sociales, mention Sciences sociales. Après ma formation au CNDC d’Angers, je commence à travailler dès 2017 auprès du Centre Chorégraphique National de Tours, sous la direction de Thomas Lebrun. Je suis alors intégré en tant que danseur/interprète dans la pièce Another look at memory, puis, en 2018, dans la pièce Dans ce monde. Je poursuis cette collaboration en 2021 pour la création de Mille et une danses, puis en 2024 pour la pièce 1998. À partir de 2017, dans un même temps, je collabore également avec la compagnie Murmuration, qui a pour membre fondateur Nathan Arnaud. Dans cette compagnie, je m’implique davantage dans l’élaboration de projets de territoires dans un premier temps et ensuite dans un travail de co-écriture, pour la création d’un diptyque : Socculus/Soccus, qui verront le jour entre 2019 et 2022. Par la suite, en 2022, je rencontre le travail de la Presque compagnie, dirigée par Charlotte Rousseau, avec laquelle je commence à collaborer pour la pièce Les Identités Remarquables (diptyque) – Nos liens, en 2023 et Intranquilles, en 2024. Je continue à présent mon travail d’interprète auprès de chorégraphes et j’interviens également auprès des publics avec des ateliers de médiation culturelle. Ces expériences m’ont permis et me permettent encore de cultiver ma connaissance, et cela, afin de promouvoir l’art chorégraphique et d’oeuvrer pour la création artistique.
Danseur formé sur le tard, musicien depuis la petite enfance, chorégraphe comme terrain d’étude, Pol Pi est un artiste de la danse brésilien transmasculin basé en France depuis 2013. Il crée et partage des performances depuis 2007 au Brésil et depuis 2017 en France et en Europe, où il a fondé la compagnie NO DRAMA. Pol est diplômé en musique classique par l’Université de Campinas (Brésil) et a suivi le master chorégraphique exerce au CCN de Montpellier (2013-2015). Avant de rencontrer la danse contemporaine, il a étudié la musique, le théâtre et le butoh. Il a travaillé comme musicien professionnel pendant plus de dix ans, mais aussi en tant que comédien, directeur musical, metteur en scène de deux opéras comiques, et créateur son pour des spectacles de théâtre, de danse et pour un court métrage.
Avec la compagnie NO DRAMA, Pol Pi a créé les soli ECCE (H)OMO (2017), ALEXANDRE (2018), ME TOO, GALATÉE (2018), LÀ (2019), Schönheit ist Nebensache ou la beauté s’avère accessoire (2021) et la grotte (2024), ainsi que le trio daté·e·s (2020) et le quatuor IN YOUR HEAD (2022 – en collaboration avec l’ensemble de musique berlinois Kaleidoskop). Ses spectacles ont déjà été présentés dans des lieux ou contextes tels que le Centre national de la danse, les
Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint- Denis, le Festival Montpellier Danse, le Musée de la Danse, le CNDC, Antistatik Festival/Sofia, Transforma Festival/Sevilla, Festival NEXT/Espace Pasolini, PACT Zollverein/Essen, La Raffinerie/Charleroi Danse, le Centre Pompidou, Mercat de les Flors/Barcelone, le Musée Tripostal, le MacVal, Akademie der Künste, Radialsystem/Berlin, Festival Far Nyon, FIACBahia, Bienal SESC de Dança, Bienal de Dança de Fortaleza, parmi d’autres.
Auprès de groupes d’amateur·ices, dans le milieu médicosocial, dans la communauté queer ainsi qu’au sein d’écoles d’art et de formations en danse, Pol partage des pratiques dansées depuis plus de 20 ans. Il s’intéresse actuellement
à l’écoute intuitive comme mode de création, aux états de conscience modifiée, au soin comme pratique artistique et à la création comme approche du soin. Il est en train d’apprendre à danser avec des chevaux près de chez lui en Dordogne.
Poussé par les recherches de Corine Sombrun sur les états modifiés de conscience, j’ai entamé début 2022 une relation avec la grotte des Combarelles, en Dordogne, une grotte préhistorique dont les parois ont été gravées il y a environ 15 000 ans. Une relation, parce que la transe nous apprend que nous ne travaillons pas « avec » ou « sur » quelque chose, mais « à côté » et « en relation avec » des entités humaines et non humaines. Il s’agit toujours de se demander « qu’est-ce que j’ai à apprendre de cet arbre, de ce cheval, de cette grotte, de cet ancêtre, de cette idée ? ». Et la grotte des Combarelles a tant à m’apprendre. Embrasser les devenirs de l’altérité, accueillir le mouvement plutôt que le provoquer, cela a toujours fait partie de ma façon de comprendre ce que nous appelons la danse. J’ai commencé à danser à travers le théâtre physique et le butoh, où ces principes étaient très présents, ainsi que la recherche de multiples états de corps. La rencontre avec la méthode de transe de Corine, la « transe cognitive auto-induite », a été comme une plongée plus profonde et plus intense dans ce qui était déjà là. Grâce aux expériences d’immersion dans la grotte des Combarelles et à la pratique de la transe en interaction avec la grotte à distance, une riche palette de matériaux de mouvement et d’états corporels a émergé, tous accompagnés de sons vocaux. Nous avons organisé et encadré ces mouvements et ces sons comme une visite guidée fictive dans une grotte préhistorique. Dans ce sens, les paroles prononcées par Monique, la guide qui nous accompagnait pendant les visites, sont un important point d’appuis pour l’écriture de nos textes.
Cette recherche traite de l’incarnation des multiples autres qui sont en nous, traversant les frontières entre les espèces, le temps, le genre, l’humain et le non-humain. Et comme toutes mes performances, elle est aussi intime-politique : par-dessus tous les devenirs, ce processus parle de mon propre « devenir-grotte », de mon désir de grossesse en tant qu’homme trans, et de la question du droit de créer et de porter la vie.