édito 23-24

Qu’on se plonge dans la lecture d’un livre à l’ombre du figuier ou au coin du feu, qu’on prenne place dans une salle de spectacle ou de cinéma, tout en restant immobiles, notre imagination vagabonde, nos corps sont traversés d’émotions, les impressions se font fortes et remuent méninges… Il n’y a pas de petit voyage, pas de petite aventure en pays imaginaire. De ces fenêtres qui s’ouvrent, sur un paysage nouveau, où la perspective se déploie, on embrasse tous les possibles, on prend de la hauteur, on devient homme parmi le vivant.

Embarquons sans tarder à bord de ces vaisseaux artistiques, du radeau à la soucoupe volante, du bateau pirate à la cahoteuse brouette. Peu importe le transport pourvu qu’il y ait voyage. Ici on prête l’oreille à une Rumba congolaise, là c’est l’Anatolie qui s’invite à Saint-Junien en passant par Terrasson,
là encore un théâtre porte le nom de Baleine Bleue (tiens ça me fait penser à l’Étoile Bleue d’ici), l’accent des Flamands du Tg Stan ravive littéralement la langue de Molière, une disparition survient en banlieue de Barcelone, un drôle de ballet japonisant, vents de Far West, témoignages fleurant bon le sol limousin…

Embarquons-nous sur le terrain de l’engagement et du dépassement de soi, dans un élan de vie, dans une liesse folle !
Embarquons pour des voyages initiatiques, bousculés par les soubresauts d’un monde en proie à ses contradictions, abîmé par tous, inhumain pour certains.
Embarquons ensemble dans ces aventures collectives pour passer des samedis en famille, pour danser, chanter ou se souvenir.

Dans ce théâtre gonflé d’imaginaires, venez prendre place à côté de ces autres, dans la chaleur de leurs présences, soyez curieux de tout et de tous.

Embarquons-nous.

Laetitia Delpech