Les nuits blanches

Adaptation et mise en scène
Mathias Zakhar
D’après Les Nuits Blanches
de Fiodor Dostoïevski

JEUDI 19 DÉCEMBRE 20H30

La Mégisserie – Amphithéâtre
1h20 / Tarif B
THÉÂTRE
AVEC ANNE DUVERNEUIL ET CHARLIE FABERT
SCÉNOGRAPHIE ROMÉO REBIÈRE ET MATHIAS ZAKHAR
SON HIPPOLYTE LEBLANC
LUMIÈRE LÉANDRE GANS
RÉGIE GÉNÉRALE ROMÉO REBIÈRE
RÉGIE LUMIÈRE MANON SABATIER
TRADUCTION DU RUSSE ANDRÉ MARKOWICZ
POÈMES COMPLÉMENTAIRES MARINA TSVETAEVA
REGIE GENERALE ROMEO REBIERE
REGIE LUMIERE MANON SABATIER

Production : cie Kilomètre Zéro et anima motrix / Co-production : Maison Maria Casarès / Ce spectacle a été́ créé́ dans le cadre de la sélection du dispositif d’émergence Jeunes Pousses de la Maison Maria Casarès. Ce spectacle a reçu l’aide à la création du dispositif de compagnonnage du Ministère de la Culture entre la Cie Kilomètre Zéro et anima motrix / Avec le soutien de la Maison Maria Casarès, du Théâtre du Nord et de la direction culturelle de
la région Hauts- de-France, de la DRAC Hauts-de-France et de la ville de Lille.

Entre chien et loup, à l’orée de la nuit, Mathias Zakhar nous invite à assister au moment où un jeune rêveur fait la rencontre d’une belle inconnue qui va bouleverser sa vie à jamais.

Errant dans les rues de la ville, le jeune homme semble trainer son existence comme un poids. Rien ne le retient plus à la terre, sauf peut-être le visage triste de cette jeune fille, Nastienka. En quête d’un amour perdu, elle revient tous les jours sur ce pont, dans l’espoir que la belle promesse qu’on lui a faite il y a un an se réalise. De leur mal-être, de leur solitude, une flamme va jaillir. Entre amour et amitié profonde, il n’y a qu’un pas. Seront-ils tous les deux en capacité de le franchir ?

Dans l’intimité de la nuit, un jeune homme et une jeune femme vont se rencontrer et se découvrir. Lui est un rêveur et ses rêves, plus profonds que la réalité, le conduisent vers une illusion maladive à laquelle on ne peut plus échapper. Elle est la solitaire emprisonnée qui attend depuis un an le retour de celui qui la rendra libre. Après le hasard d’une rencontre et l’évidence de la reconnaissance, ils vont se donner rendez-vous chaque nuit, sur un banc, à la même heure. Quatre nuits blanches pour écrire une histoire, celle de l’amour, celle de l’attente, celle qui se vit le temps d’une insomnie.
La Nuit est un univers dans lequel les personnages de Dostoïevski trouvent un espace de prédilection. Ils sont pris au piège du rêve et de la réalité, jusqu’à douter, parfois, de leur présence véritable sur terre. La nuit est la métaphore de l’inconscient chez Dostoïevski et par conséquent, pour lui, un terreau fertile à l’examen des âmes. Elle est, par opposition au jour, l’espace de tous les secrets et révèle, comme dans une chambre rouge, le négatif des êtres.
Dans cette nouvelle, Dostoïevski ne conduit pas son monde vers le chaos, pas encore. La beauté sauvera le monde, même si elle ne fait que frôler un instant le cœur de ces rêveurs. Bien que cet amour connaisse une fin tragique, la dernière ligne du texte se murmure comme un acte de foi. Le temps de quatre nuits, un bonheur est possible, une joie est formulée et vécue. Les deux protagonistes vont se raconter leurs histoires, se raconter leurs rêves, se réveiller chaque matin dans l’espoir que la nuit fut réelle, et recommencer. Jusqu’à ce que tout autour disparaisse, jusqu’à ce qu’il n’y ait que la vie du rêve entre eux, jusqu’à s’aimer. La réalité reprendra ses droits à l’aube du dernier songe. Mais, à nouveau : « Une pleine minute de béatitude ! N’est-ce pas assez pour toute une vie d’homme ? … »

Après une première formation au Studio d’Asnières, Mathias Zakhar intègre la Classe Libre du Cours Florent dirigée par Jean-Pierre Garnier, où il travaille sous la direction de Volodia Serre ou Lancelot Hamelin. En parallèle de la Classe Libre, il travaille sous la direction de Sophie Lecarpentier (3 folles journées, adaptation de la trilogie de Beaumarchais, rôle : Cherubin. Théâtre de la Commune, CDN de Rouen, Théâtre Sorano de Toulouse), de Stéphane Douret (Le Dragon de Evgueni Schwartz, Théâtre 13), de Marion Chobert (La Chambre Rouge, adaptation des Désarrois de l’élève Torless de Robert Musil, rôle : Reiting, Minauterie, CDN de Dijon) ou encore celle d’Hugo Jassienski (le Prince Philippe dans Yvonne Princesse de Bourgogne, de Gombrowitz). A l’École du Nord, sa passion pour les textes classiques s’enrichit de la traversée de grandes œuvres sous la direction d’André Markowicz, Christophe Rauck, Julie Duclos ou Cécile Garcia Fogel. Son histoire personnelle et familiale, à la croisée des chemins d’Europe Centrale, trouve un écho puissant dans les Croquis de Voyage initiés par l’École du Nord pour lequel, un mois durant, il a remonté le fil, jusqu’au kilomètre zéro du Danube, cœur de l’Europe. Il en revient avec un « seul en scène » nourri de récits et de littérature émanant d’une Histoire très contemporaine. Il interprète le rôle de L’Amant mort déjà dans Le Pays Lointain de Jean-Luc Lagarce mis-en-scène par Christophe Rauck présenté au Festival d’Avignon In en juillet 2018. Il mène en parallèle plusieurs projets de mise en scène. En 2020, il revisitera Hamlet dans un texte écrit avec Haïla Hessou : J’attends la Nuit. En février 2019, il interprète le rôle de Monsieur Badile dans Le Nid de Cendres de Simon Falguières, créé au Théâtre du Nord, au sein du collectif Le K dont il fait partie.