Cabaret Prévert

Collectif Champ Libre

SAMEDI 8 NOVEMBRE 20H

La Mégisserie – Ancien abattoir
1h /
Entrée libre
Dans le cadre des 20 ans de La Mégisserie
THÉÂTRE /  DÈS 15 ANS
Avec Camille Voyenne et François Copin
Production Collectif Champ Libre

« La poésie, c’est le plus joli surnom qu’on donne à la vie ».

Jacques Prévert, c’est le poète le plus lu en France. Son recueil Paroles s’est vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires depuis sa sortie en 1946. Et c’est autour de la figure de ce bonhomme-là, que Camille Voyenne et François Copin vous proposent un cabaret. Un cabaret qui mêle poèmes, chansons, extraits de films, anecdotes sur sa vie… et aussi, pas mal de vin rouge. On y causera de liberté, d’amour, d’anarchisme, de copains, de ratons laveurs, de politique, de cinéma, de la « connerie d’la guerre »… Et tout ça dans cet argot si poétique et avec cette insolence tendre, amoureuse de la vie, qui caractérisent Prévert.

« Oh, j’aimerais tant que tu te souviennes des jours heureux où nous étions amis » Les feuilles mortes (chanson écrite par Jacques Prévert)
Jacques Prévert est un des poètes francophones les plus célèbres de l’Histoire de la littérature. Aucun recueil de poésie ne s’est autant vendu que Paroles. C’est un cas unique, un véritable poète populaire, et Coluche le rappelait à la fin des années 70 : « Moi, j’ai lu Prévert dans le livre de poche, le truc facile, Paroles. C’était formidable. Si c’est ça de la poésie, alors on est poète ». Cela fait aujourd’hui 80 ans qu’on lit, qu’on relit, qu’on apprend à l’école des poèmes de Jacques Prévert. Aussi, pour cette forme de Cabaret, il nous semblait fondamental de proposer un voyage dans la vie et l’œuvre de ce poète-ci dont chacun et chacune a déjà entendu au moins le nom, parfois malgré soi, puisqu’on le retrouve un peu partout. Et puis, il y a le Cancre, le seul poème contemporain à avoir été appris par cœur par des millions d’écoliers, ou encore les répliques culte des films du duo Carné/Prévert « t’as de beaux yeux, tu sais », « Bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre ».
Des dizaines de millions de personnes en France ont un rapport avec Prévert. Alors, qui de mieux pour interroger ce que peut être la poésie ? Cette question est le point de départ du Cabaret. Quel (s) mot (s) associons-nous au mot Poésie ? Qu’est-ce que c’est, la Poésie ? Est-ce que c’est uniquement présent dans les livres ? Pour Prévert, la réponse est non. Elle est partout, dans les films, les collages, les graffitis, les rencontres, l’amitié, les oiseaux, la nuit, le vin, le regard d’un enfant ou le début d’un amour. Et il faut la chercher partout, comme remède à la morosité, à l’indifférence, à l’horreur de la guerre ou l’exploitation de l’usine. C’est rare, un poète qui redonne envie de vivre, Prévert est de ceux-là. En effet, la poésie continue à faire peur, elle est très peu lue, elle intimide. On se dit que ce n’est pas pour soi, que c’est trop compliqué, qu’on n’y comprend rien… C’est là que l’écriture de Prévert intervient. Parce qu’elle est limpide, accessible, évidente, drôle, insolente. Ce que Prévert raconte, ce sont nos vies à nous, la beauté ordinaire de l’existence, et son malheur, et ses rêves, le drame quotidien de chacun et de chacune, ce qui lui passe par le cœur. C’est une langue qui invite au pas de côté, à la libération, une poésie infiniment tendre, amoureuse des autres, l’œuvre d’un humaniste dont Breton et Eluard disaient qu’il « rouge de cœur ».
A travers ce Cabaret, nous cherchons donc à faire découvrir ou redécouvrir la poésie de Prévert, et plus généralement, à réconcilier le public avec la poésie. Que ce soit un moment festif où l’on découvre ou redécouvre des poèmes, mais aussi où l’on mange, où l’on boit, apprend, rit, pleure, un kaléidoscope d’émotions centré sur la figure de Prévert mais aussi sur les grands bouleversements économiques et sociaux de son temps (qui font malheureusement écho au nôtre). En effet, une des premières choses qui nous a frappés à la lecture de la biographie et des recueils de Prévert est le grand nombre de similitudes entre le climat des années 30 et le nôtre (crise économique, perte de confiance dans les institutions, inflation, hausse du chômage, inégalités manifestes, montée de la xénophobie et du nationalisme). Parler de Prévert aujourd’hui, c’est questionner cela, notre Monde et ses injustices. Et c’est un matériau très riche pour le faire (collages, textes de chansons, poèmes, scènes de films…) qui a la force de toucher autant à l’intime (l’amitié ou le sentiment amoureux) qu’au collectif et donc au politique. De manière concrète, dans le spectacle, le public est invité à faire groupe, à se rendre compte de sa présence collective, d’abord en tentant de définir la poésie, puis en intervenant tout au long du spectacle. Le rapport scène/salle est un rapport direct, sans 4e mur, 2 amis comédiens sur scène boivent du vin et celles et ceux qui le souhaitent en font autant dans le public. Ils peuvent manger un morceau. Il n’y a pas d’un côté, la scène où l’on parle, et de l’autre, le public où l’on écoute en silence. Le public peut intervenir, quand il le souhaite, poser une question, faire une réflexion, dire quelque chose…et nous allons lui demander de le faire, à plusieurs reprises. C’est une forme qui se construit ensemble.
Camille Voyenne s’est formé au LFTP de 2009 à 2011. Suite à sa formation, il participe à la création du théâtre du Balèti. Avec cette compagnie, il restaure un lieu de résidence artistique et crée deux spectacles qui seront joués en France et en Europe. En 2015, avec ses amis de théâtre, ils créent le collectif Champ Libre dans le but d’organiser un festival annuel dans le Limousin axé sur la création artistique émergente. En 2017, le collectif Champ Libre acquiert l’Étoile Bleue à Saint-Junien, un ensemble de bâtiments qui seront destinés à accueillir des artistes en résidence et à développer les activités du collectif sur l’année. Depuis 2017, il travaille alors sur des performances et sur l’idée de réinventer des lieux pour la représentation théâtrale. Ainsi, il crée différentes formes qui seront jouées dans des champs, des rivières, dans la rue, des forêts, en appartements, par téléphone sur le territoire de Nouvelle-Aquitaine mais également à l’étranger. En 2022 il se lance sur un nouveau projet : une tournée dans laquelle il présente en lecture l’homme qui plantait des arbres. A ce jour, avec ce projet, il a parcouru plus de 1200 kilomètres. Il travaille également en tant que pédagogue sur des créations plateau avec des écoles primaires et des collèges.
En parallèle d’une formation au Cours Florent, puis à l’Ecole du Studio d’Asnières et à l’Ecole Auvray-Nauroy, François Copin débute dans Les acteurs sont fatigués d’Eric Assous et Les amoureux de Goldoni, deux spectacles mis en scène par Julien Delbès à Paris en 2008 et 2009. Puis suivront JOB ou ce qu’il en reste (à partir de textes de la Bible, d’Artaud, de Nietzsche, de Shakespeare et de Melville) au Cirque Electrique à Paris, Culpa écrit et mis en scène par Thomas Resendes, Nous serons les derniers d’après Kafka mis en scène par Fabrice Henry (NTH8 à Lyon) ou encore France Sauvage créé par Raphael Defour (Lyon, Théâtre de L’Elysée, le Lavoir, Centre Charlie Chaplin à Vaulx en Velin, Festival de Villerville…). En 2014, il fonde avec Fabrice Henry, Thomas Resendes et Clémentine Haro, le Collectif Satori. Dans le cadre de ce collectif, plusieurs créations (Être prêt tout est là d’après Hamlet, Les fils conducteurs de Guillaume Poix, Les Ennemis Publics-autour des figures de la Fraction Armée Rouge-spectacle finaliste prix Théâtre 13 en 2017) verront le jour ainsi qu’un festival : le Festival Tous au Théâtre. Ce festival implanté à Triguères, commune rurale de 1500 habitants dans Le Loiret, connaîtra 3 éditions entre 2015 et 2017. En 2017, François Copin joue dans Mais n’te Promène donc pas toute nue de Feydeau (Comédie St Michel, Paris, tournée dans des communes du Loiret). En 2018, il retrouve Fabrice Henry pour De Nos Frères Blessés de Joseph Andras (50 dates, Instituts français d’Algérie, Avignon, Déchargeurs à Paris, Les Célestins à Lyon-Prix du Public du festival). En 2019, il écrit et présente une première version de son spectacle autofictionnel FUGUE. Depuis 2020, il col labore régulièrement avec Marie-Pierre Bésanger et le Bottom Théâtre ainsi qu’avec le Festival de La Luzège. En 2023, il joue dans Le Théâtre de l’Amante Anglaise de Duras (Festival Champ Libre, tournée en milieu scolaire en Corrèze) et participe au projet de recherche Instables. En 2024, il fait partie du Festival de La Luzège et joue en alternance Marius de Pagnol et son solo Fugue durant tout l’été. D’autre part, il signe avec Camille Voyenne, le Cabaret Prévert, spectacle festif de découverte de la vie et de l’œuvre du poète. Par ailleurs, entre 2011 et 2014, il a enregistré plusieurs dizaines de fictions radiophoniques réalisées par Jacques Taroni pour France Culture.