Je badine avec l'amour

ASSOCIATION CLICHÉ

Chorégraphie Sylvain Riéjou

DIMANCHE 9 NOVEMBRE 16H

La Mégisserie – Amphithéâtre
1h10 /
Tarif B
Dans le cadre des 20 ans de La Mégisserie
DANSE /  DÈS 12 ANS
Conception et interprétation Sylvain Riéjou
Création en étroite collaboration avec les interprètes Émilie Cornillot, Julien Gallée-Ferré et Clémence Galliard
Contribution chorégraphique Yoann Hourcade
Regard dramaturgique Jeanne Lepers
Créateur sonore Émile Denize
Régie son (en alternance) : Jérémy Morizeau ou Thomas Carpentier
Lumières et régie générale Sébastien Marc
Régie lumière (en alternance) Sébastien Marc ou Damien Farelly
Production, développement, diffusion : Marion Valentine et Charles-Eric Besnier-Mérand– Bora Bora productions
Remerciements : Chloé Ferrand et pour leurs regards et retours : Yvan Clédat, Tatiana Julien, Joachim Maudet, Coco Petitpierre et Hervé Walbecq
Coproducteurs : Le Triangle Cité de la danse (Rennes) ; le Centre National de Danse Contemporaine (Angers), LeCarreau du Temple (Paris) ; TU-Nantes – scène conventionnée pour la jeune création ; les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis ; Pôle Sud – CDCN (Strasbourg) ; L’Entracte, scène conventionnée (Sablé sur Sarthe), Charleroi danse, centre chorégraphique Wallonie-Bruxelles (Belgique)
Accueil en résidence : Micadanses (Paris) ; Centre National de la Danse (Pantin) ; Espace Francine Lancelot Cie l’Eventail (Sablé sur Sarthe), Espace Pierre Cardin – Théâtre de la Ville (Paris), le Pavillon (Romainville), La Briqueterie CDCN du Val de Marne (Vitry-sur-Seine)
Avec l’aide du Plan France Relance / DRAC des Pays de la Loire et l’aide à la maquette de la Région des Pays de la Loire, et de l’aide à la création de la Ville du Mans
Avec le soutien financier du mécénat de la Caisse des Dépôts
L’association Cliché est conventionnée avec le ministère de la Culture / DRAC des Pays de la Loire et reçoit le soutien au fonctionnement de la Ville du Mans.
Sylvain Riéjou est artiste associé au Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée d’intérêt national, Art et création – danse . Tremblay-en-France (2024) et à Pôle Sud, CDCN de Strasbourg (2024-2025-2026).

Sylvain Riéjou se livre ici avec humour et autodérision à une réinvention farfelue de l’histoire de la danse avec la ferme intention de la rendre très accessible. Pari gagné, vous ressortirez tous en fredonnant Time of my Life !

Enfant, Sylvain Riéjou est fasciné par les films dits « populaires » qui mettent en scène des histoires d’amour. Mais celui qui le marque pardessus tout est le célébrissime Dirty Dancing, qui l’amène à faire un lien indissociable entre danse et rencontre amoureuse. C’est le point de départ de son spectacle Je badine avec l’amour.

Dans cette pièce, le chorégraphe, un danseur et deux danseuses de la bien nommée Association Cliché passent à la moulinette airs d’opéra, partitions de ballet hyper référencées, chansons de variétés françaises et autres scènes de film culte, tout en égratignant les grammaires très codées de la danse classique et contemporaine. Mêlant trajectoires personnelles, références populaires et pointues les quatre interprètes raniment les souvenirs et sensations provoqués par la danse dans leur corps et dans ceux du public et révèlent ce qu’elle a façonné dans leurs identités.

S’il est un film que j’ai regardé plus que les autres, c’est Dirty Dancing, réalisé par Émile Ardolino en 1987. Malgré son petit budget et ses acteurs alors très peu connus, le film a eu beaucoup de succès aux États-Unis. Lors sa sortie en VHS, il a connu un succès mondial, au point de devenir culte pour beaucoup de gens de ma génération. Ce film retrace l’histoire de Frédérique Houseman, dite « bébé » (Jennifer Grey) une jeune fille de dix-sept ans. Pendant ses vacances, elle apprend les danses de salon auprès de Johnny Castle (Patrick Swayze). C’est à travers cet apprentissage qu’elle va s’épanouir en tant que femme et surtout connaitre sa première histoire d’amour. Ce film, je l’ai regardé en boucle. Au-delà de l’histoire d’amour, c’était le rapport à la danse qui me captivait. Étant un enfant/adolescent « maniéré », souvent chahuté à l’école, je n’osais pas m’inscrire à un cours de danse, de peur d’être encore plus stigmatisé. Dirty dancing comblait alors mes deux frustrations : mon impossibilité à danser et celle à aimer. Ce film m’a conduit à faire un lien indissociable entre danse et rencontres sensuelles. La danse a toujours eu une place privilégiée dans les rencontres amoureuses. Mes grands-parents me parlaient des bals où ils allaient danser le dimanche, en espérant rencontrer l’âme sœur. Mes parents allaient à des surprises-parties. Moi j’ai surtout fréquenté les soirées électro, au début des années 2000. La musique y étant reine et trop forte pour parler sereinement, j’y ai fait des rencontres muettes, à travers la danse. Ces rencontres se sont passées avec des hommes comme avec des femmes. Le sexe n’avait pas d’importance. Seul comptait la fusion des corps. Qu’ils entrent en symbiose physique, rythmique, oserais-je dire chorégraphique ? Sans devenir sexuelles, ces rencontres n’en étaient pas moins sensuelles. La danse a ce pouvoir, celui d’offrir le plaisir charnel sans pour autant passer à l’acte sexuel. Aujourd’hui, j’ai envie de créer une pièce chorégraphique qui questionnera la place de la danse dans les rencontres amoureuses et plus largement le pouvoir qu’a la danse de générer de la sensualité entre les corps. Je souhaite y explorer ma vision des choses, en tant qu’homme homosexuel qui a construit sa perception de l’amour et de la sensualité dans les années 80-90, à travers des films qui exposent des relations hétéronormées.
Après l’obtention de son diplôme d’État de psychomotricien en 2004, Sylvain Riéjou décide de devenir danseur. Il rejoint alors la compagnie COLINE à Istres puis la formation EXTENSION du Centre de Développement Chorégraphique National de Toulouse. Depuis 2007, il est interprète pour des chorégraphes (Olivia Grandville, Tatiana Julien, Ivana Muller, Nathalie Pernette…), des metteurs en scène (Roméo Castellucci, Robert Carsen) et des artistes plasticiens (Clédat et Petitpierre). En parallèle de son métier d’interprète, il se forme au montage vidéo en autodidacte et réalise des vidéos danse. Suite à une résidence de recherche à L’L (Bruxelles), il crée un premier solo : Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver (2017). Dans ce one man show vidéo chorégraphique, il donne à voir la construction d’une chanson de geste en convoquant au plateau son double virtuel, afin de mettre en scène – non sans autodérision – l’acte de création. Son deuxième solo : Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit), questionne l’usage de la nudité en danse. Il y poursuit son exploration vidéo-chorégraphique de l’acte de création, en exposant sur le plateau ses questionnements intimes. Pour ce projet, il obtient la bourse d’écriture Beaumarchais-SACD en avril 2019. En 2021, il entame sa troisième pièce Je badine avec l’amour (parce que tous les hommes sont si imparfaits et si affreux), avec laquelle il s’éloigne du solo pour questionner la place que tient la danse dans la relation amoureuse, dans son pouvoir de sensualité et de séduction. Il invite trois danseur.ses à revisiter avec lui les imaginaires des années 80/90 – de La Boum à Dirty Dancing – qui ont participé à la construction de leurs identités. De 2018 à 2022, il est soutenu par Danse Dense (Pantin). De 2020 à 2023, il est artiste associé au Triangle – cité de la danse de Rennes et artiste en résidence au Pavillon de Romainville en partenariat avec les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint Denis.