THÉÂTRE / DÈS 14 ANS
INTERPRÉTATION ROSALIE COMBY, MARION CONEJERO, ANTHONY JEANNE, ARNOLD MENSAH, NINO ROCHER, MATHURIN VOLTZ
VOIX FIONA HAMONIC, THOMAS SILBERSTEIN
ET AURORE SERRA
MUSIQUE RAPHAËL ARCHAMBAULT
LUMIÈRE LÉANDRE GANS
SONORE MANON AMOR
ASSISTANAT MISE EN SCÈNE AURORE SERRA
SCÉNOGRAPHIE JORDAN VINCENT
COSTUMES MICHÈLE PEZZIN
BASÉ SUR L’HISTOIRE DE RON JONES
TRADUCTION TEXTE FRANÇAIS AUDE CARLIER
RÉGIE GÉNÉRALE ET SON THÉO CARDOSO
RÉGIE LUMIÈRE LISON FOULOU
Production et Diffusion : Kiblos, Nina Cauvin et Marion Ecalle
Relations presses : Olivier Saksik, Elektronlibre
Production : Les Chiens Andalous / Co-production : OARA, Théâtre d’Angoulême – Scène Nationale, Théâtre de Thouars – scène Conventionnée, Gallia Théâtre – Scène Conventionnée de Saintes
Avec le soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de La Charente, la Ville d’Angoulême, le Grand-Angoulême, La Spedidam et L’Adami
Avec le soutien de L’Onde – Scène Conventionnée de Vélizy-Villacoublay, Les 3T – Scène Conventionnée de Châtellerault, La Maison Maria Casarès
« L’histoire est là pour nous empêcher de commettre les mêmes erreurs que nos ancêtres. Impossible de concevoir que l’on puisse de nouveau imposer une dictature en Europe comme l’a fait Hitler en Allemagne. Impossible, en êtes-vous vraiment sûr ? »
Pendant un cours d’histoire sur la seconde guerre mondiale, un enseignant questionne ses élèves sur l’holocauste et le fascisme. Pour les jeunes gens il est impossible qu’une nouvelle dictature voie le jour en Europe. La petite expérience que leur propose alors le professeur va leur prouver le contraire et cela va lui prendre moins de cinq jours… Basée sur une expérience de psychologie pratique réalisée en 1969 dans un lycée aux États-Unis, cette histoire devient un roman de Todd Strasser édité en 1981, puis c’est Dennis Gansel qui l’adapte au cinéma en 2009. De génération en génération, sur différents supports, La Vague traverse le temps et est aujourd’hui adaptée au théâtre par Marion Conejero qui l’ancre dans notre actualité. Un rappel criant que tout est encore possible et que le pire reste peut-être à venir.
« J’ai découvert le roman de Todd Strasser sur le tard, en cherchant ce qui pourrait devenir le sujet d’une prochaine pièce. Obsédée dans mon travail de création par mettre en scène les mécanismes de manipulation et d’emprise, la violence, psychique et physique, exercée par une puissance – souvent un seul individu, ou une institution – sur les plus fragiles et/ou les individus vulnérables, notamment la jeunesse, j’ai été attirée par l’histoire de cette expérience. Fin 2020, après des répétitions de Else(s), l’équipe du Théâtre de Thouars où nous étions alors en résidence, me montre une photo peu commune : le discours d’Himmler prononcé le 10 avril 1944 dans la salle du théâtre – cette même salle dans laquelle nous venions tout juste de répéter – décorée aux couleurs du IIIe Reich. Avec Goebbels en grand scénographe général, la théâtralité de ce discours exhortant la jeune division armée, le 17e Panzer, m’a profondément marquée. 80 ans plus tard nous nous tenions au même endroit, avions installé notre décor, pris la parole sur scène, porté ce que nous pourrions, nous aussi, appeler un discours… 80 ans : une vie. Mais à l’échelle de l’histoire, un saut de puce. J’ai été saisie par l’antagonisme des deux époques et heureuse d’être dans ce théâtre à la mienne, sensible à la valeur de me trouver à cet endroit en 2021 et pas en 1944. Et bousculée par la vérité de la Grande Histoire, qui nous enseigne qu’elle est faite de cycles et que, bien qu’apprise douloureusement, la leçon s’oublie au fil des ans. J’ai alors décidé d’adapter ce livre à la couverture rouge et noir (La Vague), convaincue de la vivacité du sujet dans notre société actuelle. Convaincue de l’importance de se souvenir et de transmettre aux jeunes générations bien plus qu’une mémoire mais des armes pour l’avenir.
L’épidémie de Covid-19 a laissé notre jeunesse exsangue. Cette jeunesse déjà en mal, a été complètement bouleversée par les mois de confinement et le manque de loisirs, d’intéractions sociales, de vie. L’adolescence est déjà en soi une période très difficile, pleine de violence et de trouble. Aujourd’hui plus qu’hier, cette jeunesse manque de promesses, manque de joie et de fêtes, se sent oubliée et sacrifiée. Fragilisée. Recherche un avenir dans lequel s’épanouir mais qui apparaît être à court d’espoir. Fragilisée. En quête de guide. Si simple, alors, à manipuler. Aisé, alors, pour les extrêmes, de s’engouffrer dans les brèches. […] Le fait que La Vague soit une démonstration efficace des effets possiblement pervers du groupe a été la pierre de touche de mon envie de l’adapter au théâtre.
Il est, par ailleurs, impossible de faire abstraction de la dimension politique de La Vague. Comme les élèves de Benjamin Cortet, moi aussi, très jeune, je n’aurais jamais imaginé que le fascisme, ou tout autre régime totalitaire, puisse de nouveau vivre au grand jour dans nos sociétés occidentales. Et pourtant… Nombreux sont les exemples, plus ou moins insidieux, plus ou moins visibles, qui nous prouvent que croire qu’un régime totalitaire ne peut renaître est une chimère. Chaque bouleversement dans nos sociétés, chaque tremblement majeur qui craquèle la confiance des citoyens, peut faire apparaître les visages des extrêmes et la violence qui les accompagne. […] La Vague nous prouve si besoin est, qu’une nouvelle dictature est toujours possible. Que la mise en place de tels mouvements se fait insidieusement, progressivement et qu’il est bon de savoir déceler les signes avant-coureurs car le risque est bien réel et lorsque nous nous en rendrons compte, il sera probablement trop tard. »
Marion Conejero, metteuse en scène
Les Chiens Andalous s’engagent depuis sa création en 2015 à raconter la jeunesse à travers et au cœur des grandes questions politiques et sociales contemporaines. Ils défendent un théâtre généreux, sensible, esthétique, politique et populaire et œuvrent pour une plus grande inclusion au sein des équipes et sur les plateaux. Ils sont attachés à un théâtre de textes. D’hier et d’aujourd’hui. D’hier pour éclairer aujourd’hui. À travers la figure de personnages forts, Marion Conejero aspire à questionner et comprendre l’individu, l’humain et son rapport au monde, à ses trajectoires, ses pensées, ses émotions… Et, par la petite histoire, appréhender la grande.
Par le biais de ses créations, Marion Conejero mène aussi une recherche esthétique en invitant les différentes disciplines de la création contemporaine à s’exprimer ensemble dans le but de créer une œuvre commune. Dans ce désir d’intensité visuelle, sonore et émotionnelle, cette recherche du beau et du sensible, ils ont l’exigence d’un théâtre comme une aventure pour le spectateur. Un théâtre capable de raconter des histoires et faire naître l’émotion.