SAMEDI ENFAMILLE #2
Film : tarifs Ciné-Bourse
3€ par atelier
10H – PETIT DÉJEUNER AU CINÉ-BOURSE
10H30 – PROJECTION DU FILM
d’Même pas peur, un programme de 6 courts métrages qui expérimente 6 déclinaisons de la peur, celle du personnage et celle du spectateur.
12H – PIQUE-NIQUE À LA MÉGISSERIE
DES ATELIERS POUR EXPÉRIMENTER
14h – Atelier avec les Araignées Philosophes
14h30 – Atelier danse et musique
DE 14H À 16H – LA TRIBU S’AMUSE
Gratuit et pour tous : bricolages, créations, jeux, découvertes, explorations, lectures,frissons… (programme détaillé à venir)
16H – GOÛTER OFFERT
17H – SPECTACLE LE PETIT CHAPERON ROUGE
DANSE – DÈS 6 ANS
CONCEPTION SYLVAIN HUC
REPRIS ET DANSÉ PAR CONSTANT DOURVILLE
ET ELENA SEVILLA
DESIGN ET RÉGIE SON MATHIEU BLANC
RE-CRÉATION ET RÉGIE LUMIÈRE JULIEN APPERT
GRAPHISME LORAN CHOURRAU
CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION ORIGINALES
SYLVAIN HUC ET CÉCILE GRASSIN
UNIVERS SONORE XAVIER CORIAT
LUMIÈRE SYLVAIN HUC ET PIERRE MASSELOT
Production : Faits et Gestes. Le Petit Chaperon Rouge a été créé en résidence au Foyer à Marminiac 46
Repris avec le soutien de : Scène de Bayssan 34, Théâtre des 2 points – MJC de Rodez, La Place de la Danse – CDCN Toulouse – Occitanie dans le cadre du dispositif En dehors.
La compagnie Sylvain Huc est soutenue au sein du réseau des Centres de développement chorégraphique nationaux, en particulier par ceux de Toulouse (La Place de la danse), Roubaix (Le Gymnase), Avignon (Les Hivernales) et Uzès (La Maison). Sylvain Huc a également été sélectionné par le réseau européen Aerowaves pour l’édition 2019 du festival. La compagnie Sylvain Huc est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Occitanie. Elle est associée à la ville de Tournefeuille depuis janvier 2020. Sylvain Huc est également artiste associé au Gymnase – CDCN de Roubaix pour la période 2020-2023 et artiste complice de la Place de la Danse – CDCN Toulouse- Occitanie. Il sera artiste associé avec Montpellier Danse en 2024
Affronter ses peurs, juste pour voir. On embarque dans ce conte-là comme on monterait sur les montagnes russes, avec la douce excitation du frisson.
Encore un Chaperon rouge ? Oui, mais celui-là est en survêt’ ! Cette flamboyante version explore la peur à l’aide de lampes torche, craquements, stridences ou vrombissements de disques vinyles bricolés et maltraités. Capuche rouge contre capuche noire, la présence animale des deux danseurs fascine et crée une intense jubilation. Nous sommes immergés dans le plaisir de faire peur et d’avoir peur. Chair fraîche ou créature velue, ce sont avant tout deux êtres qui évoluent dans une histoire de corps plus que de crocs. Peu à peu, la peur originelle de l’autre fait place à une relation hypnotique,où jeu fraye avec effrayant. On frémit, on se pourlèche les babines… miam !
Venez découvrir Wonderland de Sylvain Huc le 27 mars à 19h au Théâtre de Tulle, proposé par la scène nationale L’Empreinte.
En reprenant Le Petit Chaperon Rouge, créé en 2011 et après 250 représentations, Sylvain Huc souhaite (re)découvrir les vertiges de ce conte ancestral. Le chorégraphe en « trifouille » les entrailles pour en danser une version trouble, charnelle et agitée, loin de la narration. En ça, il s’agit d’être bien plus fidèle à la tradition orale d’un conte archaïque, et qu’on imagine assez subversif, qu’à l’interprétation nettement plus mièvre qu’en ont laissé les frères Grimm. Fascinante, irréelle et politique à la fois, cette histoire séculaire est de celles qui œuvrent à susciter peur et jeu, effroi et plaisir.
Espace symbolique, le conte est un langage qui manipule nos fictions intimes et archétypales. Il donne à voir une représentation du monde intérieur de l’enfant, de ses relations avec ses parents, rivaux ou alliés. Mais la scène se passe à distance, loin de la promiscuité familiale et de la réalité quotidienne. Destiné à toute la communauté, le conte se fait aussi le miroir de l’esprit des plus jeunes, empli de chimères angoissées, coléreuses et destructrices. Le Petit Chaperon rouge est, à ce titre, remarquable. Tous les tabous y sont à l’œuvre depuis le viol jusqu’à l’anthropophagie. Figure vertueuse mais exposée à la tentation, elle hésite entre plaisir et réalité, luttant dans cette délicate transition entre enfance et âge adulte. Le loup est quant à lui, la figure politique et juridique de celui qui, mis au ban de la cité, négocie néanmoins sa place.
Figures plus que personnages, le loup et Le Petit Chaperon rouge sont deux corps qui se cherchent. Ils éprouvent une complicité troublante où chacun se révèle indispensable à l’autre. Chaque geste s’appréhende comme une invitation ambiguë, un dialogue physique intime où la peur originelle de l’autre fait place à une relation de dépendance mutuelle. Le Petit Chaperon rouge s’incarne dans un corps tour à tour victime ou séducteur. Celui du loup, attirant autant que repoussant, hypnotise. À ses cris répondent ses hurlements, à sa grâce virginale, sa félinité carnassière mais c’est l’équivoque qui s’impose. La masse musculeuse et tentaculaire du loup, toute à sa bestialité, dialogue avec la silhouette d’un chaperon désarticulé et faussement inerte. Dans un regard ouvert, chacun peut s’approprier cette lecture du conte, complexe et équivoque.
Après une pratique assidue de la photographie et une formation universitaire en histoire et histoire de l’art, c’est de manière abrupte et inattendue que Sylvain Huc découvre la danse contemporaine. Sa première création, Le Petit Chaperon rouge, pièce jeune public jouée 250 fois en France et en Europe, pose les bases d’un travail chorégraphique singulier qui privilégie le corps, ses états, sa consistance en interaction très forte avec le son et la lumière. Viennent ensuite Rotkäppchen Kaputt, , et Boys don’t cry. En 2018, il crée Sujets (Festival Montpellier Danse), quintette décisif et contemplation d’une nudité chorégraphique autant que plastique. En 2019, il est invité pour créer Nupcias avec la Compagnie nationale de danse d’Equateur. Son solo, LEX, est présenté à Roubaix la même année. 2021 verra deux nouvelles créations NUIT et Wonderland. En 2023, il co-signe The Lost Pieces, duo avec le chorégraphe brésilien Thiago Granato. S’il place bien le corps au centre de tous ses travaux, Sylvain Huc aime le mettre en relation avec un environnement sonore et lumineux dans lequel il se déploie tour à tour savant ou sauvage. Sa collaboration avec l’artiste audio-visuel Fabrice Planquette est l’illustration d’une vive appétence pour les arts visuels et plastiques. Il est également directeur artistique du Bloom Festival qu’il a initié à Tournefeuille depuis 2022.