THÉÂTRE / DÈS 15 ANS
CONCEPTION, ÉCRITURE, MISE EN SCÈNE ET JEU
NADÈGE CATHELINEAU ET JULIEN FRÉGÉ
DRAMATURGIE ET COLLABORATION ARTISTIQUE
SEPHORA HAYMANN
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES ELIZABETH SAINT-JALMES
LUMIÈRE CYRIL LECLERC
SON ELLA SOMBRE
RÉGIE GÉNÉRALE ET LUMIÈRE MARIE ROUSSEL
ADMINISTRATION, PRODUCTION, DIFFUSION LES INDÉPENDANCES – MANON CARDINEAU, COLIN PITRAT
Production : Groupe Chiendent / Coproduction : CDN de Normandie-Rouen, Le Préau – CDN de Normandie-Vire, Le Tangram Scène nationale Evreux Louviers, Théâtre L’Éclat Pont-Audemer / Résidences : Dieppe Scène Nationale, Le Préau – CDN de Normandie-Vire, L’Aire-Libre Rennes, CDN de Normandie-Rouen, Théâtre L’Éclat Pont-Audemer, Théâtre 13 Paris, Le Tangram Scène nationale Evreux Louviers, La Mégisserie de Saint-Junien / Avec le soutien de la DRAC Normandie au titre de l’aide exceptionnelle dans le cadre du projet réserve transition écologique, et du Département de la Seine-Maritime. Une maquette a été présentée dans le cadre du festival FRAGMENTS #11 – (La Loge), avec le soutien de l’Odia Normandie.
Nadège Cathelineau et Julien Frégé sont artistes associés au Centre Dramatique National de Normandie-Rouen. / La compagnie Groupe Chiendent est conventionnée par la DRAC Normandie, la Région Normandie et la Ville de Rouen.
Ce spectacle s’inscrit
dans le dispositif
Lycéens au théâtre.
« Notre monde s’effondre et nous n’avons toujours pas été nominé ·e·s pour les Molières. Alors avant qu’il ne soit trop tard on a décidé de parler d’écologie et de devenir célèbre. On a lu une BD sur le sujet, on a compris que c’était foutu et là on a eu peur. On est allé sur wikipédia, on a lu que le meilleur moyen de combattre le stress c’est le rire alors on a décidé de se lancer dans la comédie. » Nadège Cathelineau et Julien Frégé
Dans ce spectacle, Nadège et Julien inventent un monde parallèle où leurs alter-égos, sortant des vestiges d’un appareil électro-ménager ou des ruines d’un vieux décor de théâtre, interrogent leur capacité d’adaptation dans ce nouveau monde démesurément sobre. En se présentant comme des figures anti-héroïques, il et elle dressent le portrait d’une génération, enfants des années 80-90, pétrie de contradictions. En traitant avec humour et humilité de la léthargie contemporaine, il et elle cherchent à reconsidérer leur rapport à l’engagement et en viennent à rêver à de nouveaux modèles.
L’enjeu du politique a toujours été au centre du propos de notre compagnie, de nos actions et de nos œuvres. Après avoir utilisé de nombreux ressorts tragiques dans la fabrication de nos spectacles, nous nous lançons dans la création de Tout va bien et nous ouvrons un nouveau cycle : celui de la comédie. Comme nous nous sommes toujours amusé.e.s à nous proposer des règles du jeu qui nous mettaient en mouvement, voici celle que nous choisissons : que tout aille bien puisqu’on va rire. Nous ne démordons pourtant pas du fait que le théâtre doit être le lieu de l’analytique sur nos émotions, nos habitus, nos façons de cohabiter les un-e-s avec les autres, et qu’en cela il est une fenêtre éminemment politique qui met à distance nos habitudes et les interrogent. Face à la crise écologique sans précédent que nous traversons et notre incapacité à y faire face, face à la crise économique, face à la crise sanitaire, face à la crise de l’énergie, face à la crise sociale, face aux crises salutaires des mœurs conjugales et familiales et à la crise identitaire qu’elles provoquent, nous proposons de danser sur la catastrophe en mode « Tout va bien ! » ; à la manière managériale du « be happy » – ce qu’Eva Illouz appelle l’Happycratie, où l’injonction au bonheur scandé par toutes les Start up et les thérapies de développement personnel.
La comédie nous offre l’espace de la dérision et nous propose, dans ce qu’elle porte en héritage, des codes de jeu et d’incarnation qui nous permettent l’exubérance. Par la comédie, nous répondons dans le fond et dans la forme, en tant qu’artistes, à la nouvelle injonction qui concernent toutes les créateur.ices de spectacle, c’est à dire l’injonction à prendre en compte dans nos créations, l’état de mal-être des citoyen.ne.s que la crise sanitaire et la crise économique n’a cessé d’appauvrir et d’inquiéter, et de « faire du bien » avec nos spectacles. Nous ferons du bien avec humour et ironie, mais pour réinterroger notre capacité à nous engager pour sortir de l’inertie et à nous révolter face à la promesse d’un futur extrêmement sombre. Nous croyons en la force de la comédie comme un nouveau terrain d’expérimentation. Le rire nous apparaît comme un vecteur pour regarder et se distancer de ce qui nous encombre et nous angoisse. Il est la façon de sublimer la plus juste et la plus efficace en temps de crise.
Le Groupe Chiendent est une compagnie rouennaise, créée en 2015 par Nadège Cathelineau et Julien Frégé, qui a pour objet des créations théâtrales où les disciplines artistiques se rencontrent au service d’une forme. La question de l’écriture et de la construction du récit théâtral dans sa forme contemporaine est une préoccupation vibrante. La compagnie s’inscrit dans une dynamique de recherche, où celle-ci est toujours au service d’une nécessité, de dire, d’exprimer, de faire. En corps, en mots et en image, elle envisage le théâtre comme une possibilité de bouleversement émotionnel et social du spectateur ; avec cette idée chère que de considérer le théâtre comme un lieu de déculpabilisation des complexes intimes où la honte solitaire quotidienne de l’individu face à la norme, peut, le temps d’un spectacle, s’affaisser.
La première création 4.48 Psychose de Sarah Kane affronte le désespoir existentiel et la maladie mentale. En 2017, ils mettent en scène et jouent un acte de rébellion performatif jeune public Nasreddine, le fou, le sage. En 2019, Inconsolable(s) – un jeu dangereux, voit le jour au CDN de Normandie-Rouen qui accompagne ce projet en production déléguée. Il et Elle, les deux protagonistes en couple, décident de venir jouer sur scène l’expérience de la séparation. Sur un plateau de théâtre, au présent de la représentation, ils décident de mettre en danger publiquement ce qu’ils ont de plus précieux : l’amour de l’autre. En 2021, le Groupe Chiendent travaille avec les acteurs de la Compagnie de l’Oiseau Mouche pour la création Chantal, de l’autre côté du miroir, conte onirique moderne, très librement inspiré de Lewis Caroll. Après Inconsolable(s), le second volet du diptyque CHIEN.NE – anatomie d’une violence, est créé en janvier 2022 au CDN Normandie-Rouen. On y retrouve les deux protagonistes, qui dissèquent leur rapport genré à la violence et ritualisent une tentative de se défaire de l’héritage.
La prochaine création de la compagnie, Tout va bien, verra le jour en octobre 2024. A la même période, dans le cadre du projet 4×4 des Tréteaux de France, CDN itinérant dirigé par Olivier Letellier, Julien Frégé mettra en scène JNOUN le corps feu, un spectacle jeune public dédié au passage de l’enfance à l’adolescence, qui se jouera en salle de classe. En marge de ce travail de création, la compagnie a à cœur d’inscrire le théâtre partout où il peut avoir lieu, d’accompagner l’art pour le rendre toujours plus nécessaire et plus citoyen. Le Groupe Chiendent s’engage dans un travail de territoire assidu avec des publics variés et continue son champ d’expérimentation artistique à travers la rencontre et la transmission dans les hôpitaux, prisons, centres sociaux, dans la rue et dans les établissements scolaires. Nadège Cathelineau et Julien Frégé sont artistes associés depuis septembre 2021 au CDN de Normandie-Rouen sous la direction de David Bobée, puis sous la direction des Anges au Plafond / Camille Trouvé et Brice Berthoud. Le Groupe Chiendent est conventionnée par la DRAC Normandie, la Région Normandie et la Ville de Rouen.