Oiseau

Oiseau

la POLKa

Texte, adaptation et mise en scène Anna Nozière

JEUDI 16 NOVEMBRE – 20H30

La Mégisserie – Amphithéâtre

SÉANCE SCOLAIRE
jeudi 16 novembre – 14h30

1h / Tarif B

THÉÂTRE /  DÈS 9 ANS

Avec Kate France et Sophie Buis
Assistanat à la mise en scène Yohanna Fuchs
Scénographie Alban Ho Van
Assistanat à la scénographie, objets et vêtements Emma Depoid
Son Nicolas de Gélis
Lumière Mathilde Domarle
Œil extérieur Patrick Haggiag
Régie générale et plateau Louisa Mercier
Administration, production et diffusion Apolline Clapson, Satya Gréau et Audrey Gendre

En coréalisation avec

Production d’Oiseau : la POLKa / Coproductions : Théâtre de la Cité – CDN Toulouse Occitanie, L’Estive – Scène nationale de Foix et d’Ariège, Le CRJP 72 – réseau jeune public en Sarthe, La Mégisserie de Saint Junien, TNBA – CDN de Bordeaux, Théâtre d’Arles, Théâtre Olympia – CDN de Tours, Le Lieu-Compagnie Florence Lavaud – St Paul de Serre, L’OARA, L’Iddac, agence culturelle du département de la Gironde / Avec le soutien de la Chartreuse – CNES et de l’Azimut – Châtenay-Malabry / Avec l’aide à la création ARTCENA et l’aide au projet DRAC Nouvelle Aquitaine / Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et de l’ENSATT / Accueils en résidence : Les Quinconces & L’Espal – Scène nationale du Mans, Théâtre de la Cité – CDN Toulouse Occitanie, Le Carroi – La Flèche, Le Lieu – St Paul de Serre (Cie Florence Lavaud), Théâtre au Fil de l’Eau – Pantin, Théâtre de la Cité à Toulouse / OISEAU (Éditions Théâtrales Jeunesse) est lauréat notamment de la Bourse de création du CNL, de l’aide à la création de textes dramatiques ARTCENA et du Prix PlatO pour les écritures de jeunesse 2021 / Photo © Isol Buffy
Équipe du petit film
Réalisation Anna Nozière / Assistant réalisation et régie de tournage Heiremu Pinson / Images et montage Yannis Pachaud / Avec Walid Riad et des enfants de l’association socioculturelle Courteline et des ateliers du Théâtre des 3 Clous encadrés par leurs animateurs et parents / En collaboration avec Romain Dugast, responsable de l’association socioculturelle Courteline et le Théâtre des 3 Clous / Avec la participation de l’Alliance Funéraire de Touraine et Annabelle Cazé / Remerciements à Ali Larbi et le Centre social Pluriel(le)s, Ted Toulet, Steve Brohon, Geneviève Thomas, Audrey Gendre, Clarisse Pajot, Brigitte Cousin – Un grand merci à la Ville de Tours

Une bande d’enfants endeuillés obligent les adultes à regarder la vie en face, ou Les folles aventures d’une classe de CM2 et d’une directrice d’école dépassée par tout ça ! Insolent et drôle, Oiseau prend le parti de la vie…et des enfants.

Mustafa a perdu son papa, Paméla a perdu son chien. Quand ils rencontrent la petite Françou, une gamine de CP qui sait comment on va de l’autre côté, l’espoir de revoir leurs disparus les gagne. Commence une drôle d’aventure, qui va entraîner leurs camarades de classe et affoler les adultes…
« Quand on commence à parler des personnes qu’on aime et qui sont décédées, tout le monde a quelque chose à dire, à raconter. Nos enfants ne devraient pas être exclus de ces échanges. Ils ont grandi avec Vigipirate, avec le coronavirus, ils ont perdu une grand-mère, un chat ou un chien, et parfois même – c’est le cas d’un enfant par classe – un de leurs parents ou les deux. Nous avons le devoir de partager avec eux des récits où la mort fait partie de la vie. C’est ce que réclament les enfants d’Oiseau. Nous avons le désir de sortir de ce qui est mortifère, de nous parler, de nous amuser ensemble ; de faire rentrer la vie comme un oiseau par la fenêtre. » Anna Nozière

Pendant 4 ans, j’ai réuni des artistes qui auraient envie de « faire un chemin avec leurs morts ». Au fil du temps, à mes côtés une équipe s’est soudée. Progressivement, ensemble, on a invité dans notre travail des personnes aimées, trop tôt disparues. On leur a offert une place majeure. C’était joyeux et bouleversant.

Dans ces moments précieux, je pensais souvent à l’Enfance. J’avais lu dans le Monde qu’un élève par classe a perdu son père ou sa mère, ou les deux. Cette statistique me consternait. Je me demandais comment on pourrait partager avec les enfants notre aventure.

Je sais combien il peut être difficile d’aborder la mort avec les plus petits. Il y a 15 ans, mes neveux Martin et Joseph, alors âgés de 7 et 4 ans, ont perdu leur papa dans des circonstances tragiques. J’ai été témoin de l’impossibilité des adultes à évoquer avec eux ce qui a été un drame pour la famille, pour les amis. Ce qui était frappant, pourtant, c’est l’évidence avec laquelle ces enfants entre eux communiquaient. Je revois Martin dans un jardin public, expliquer ce qui était arrivé à son père à des gosses de son âge, dont j’entends encore les réactions : Comment va ton petit frère ? Est-ce que la nuit tu pleures dans ton lit ? Est-ce que dans ta chambre tu as une photo de ton père ?

En 2020, j’ai décidé d’écrire pour les enfants quelque chose sur la mort. Je rassemblais mes notes à la Chartreuse (un lieu d’écriture que je fréquente souvent) quand le Covid nous est tombé dessus. Il y a eu un mouvement de panique, les autres auteurs et moi avons été évacués. Quand je me suis retrouvée chez moi, le confinement venait d’être annoncé. J’ai poussé les meubles du salon, j’ai tiré mon bureau au milieu de la pièce…

La petite Françou, Mustafa et les autres sont arrivés en se bousculant. Ils semblaient sortir du réel. Ils voulaient être considérés pour leur capacité à faire face, pour leur intelligence…

À la radio, les morts étaient devenus des chiffres. On parlait d’enterrements sans amis, sans famille. À la maison, j’ai écrit OISEAU. C’était ma façon d’être vivante, de faire de la politique.

Anna Nozière

 

Anna Nozière commence son aventure théâtrale à 13 ans en créant une troupe avec ses amis, à la campagne. Une bétaillère transformée en coulisse, une console d’éclairage fabriquée avec un programmateur de lave-linge et des boutons de cadran Citroën, des phares de voiture soudés à d’énormes boîtes de conserve en guise de poursuites (que manipulent des jeunes assis sur des chaises d’arbitre de tennis, avec des gants de cuisine pour se protéger de la chaleur !)… l’ambiance est posée.

Vingt ans de troupe amateur plus tard, elle écrit Les Fidèles (Histoire d’Annie Rozier), sur les fantômes de sa généalogie familiale. Par un incroyable hasard, le texte est lu par Laurent Fréchuret, directeur du CDN de Sartrouville. C’est le début d’une nouvelle aventure. Publiée aux Solitaires Intempestifs, lauréate de l’aide à la création du CNT et du soutien de la SACD, elle met en scène son texte au Théâtre national de Bordeaux en 2010. Le spectacle, sélectionné par l’ONDA et le festival Impatience, est joué dans la foulée à l’Odéon – Théâtre de l’Europe.

En 2012, 2014 et 2016, à l’invitation de La Colline – Théâtre national, de la Biennale jeune public Odyssées et du Festival international des Arts de Bordeaux Métropole, elle écrit et met en scène La Petite Joséphine (Les enfants punis), publié par Actes Sud – Papiers – Heyoka en 2014, et Les Grandes Eaux. Ces œuvres continuent de creuser, dans des formes différentes, des motifs récurrents comme la place des fantômes ou la force du collectif. Toutes reçoivent des prix ou bourses d’écriture.

En 2016, elle initie un projet de recherche empirique autour des « relations que tissent entre eux les morts et les vivants » avec La POLKa, sa compagnie. Un laboratoire a lieu en 2017 au Théâtre de la Colline, qui en entraînera d’autres. Une douzaine d’artistes y contribuent, explorant collectivement leur lien à des personnes disparues. Elle invente entre 2018 et 2021 plusieurs formes théâtrales inédites pour témoigner de la vitalité de cette expérience. Ces formes portent un titre commun, Esprits. Une équipe artistique se soude, qui confirme une façon d’être au plateau avec ses disparus. Des discussions s’engagent avec le public lors de représentations en 2022. Dans ces moments fondateurs s’affirme l’identité artistique de la compagnie.

En parallèle et en écho, elle écrit Oiseau, qui aborde les relations entre vivants et morts et s’adresse aux enfants. Elle adapte et met en scène ce texte en 2023 au théâtre de la Cité – CDN de Toulouse Occitanie avant une grande tournée. Esprits, dans sa nouvelle forme, et Oiseau, lauréats notamment de la bourse de création du CNL, de l’Aide à la création de textes dramatiques Artcena ou du prix PlatO 2021 pour les écritures de jeunesse, forment un diptyque qui s’adresse à toutes les générations.

Anna Nozière a été nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres sur proposition de Catherine Dan, ex directrice de La Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle, un lieu qu’elle a fréquenté toute la durée de sa recherche.

Également scénariste diplômée de la Fémis, elle collabore à des projets cinématographiques.