Iqtibās
IQTIBĀS
COMPAGNIE BEÏNA – SARAH M.
MERCREDI 1er OCTOBRE 20H30
VENDREDI 3 OCTOBRE 15H
La Mégisserie – Amphithéâtre
1h30 / Tarif spécial hors abonnement
Réservation uniquement par téléphone et au guichet
Rencontre Croisée
jeudi 2 octobre à 11h
Maison des Francophonies à Limoges
+ d’infos
Ouverture du bar à 19h30 par Manestela
Menu : couscous viande et couscous végétarien,
pâtisseries, thé à la menthe, bières et vins

CRÉATION
THÉÂTRE / DÈS 15 ANS
Texte et mise en scène Sarah M.
Avec Maxime Levêque et Hayet Darwich
Création musicale et musique live Osam (Hussam Aliwat)
Chorégraphe Wajdi Gagui
Création lumière, scénographie et régie générale Colas Reydellet
Régie son Mickaël Plunian
L’écriture de ce texte a bénéficié d’un accueil en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Production : Cie Beïna – Le Bureau des filles
Accueil en résidence et co-production : Houdremont – Centre culturel de la Courneuve, Théâtre cinéma de Choisy-Le-Roi, les Zébrures d’automne, Maison Denise Masson en partenariat avec l’IF de Marrakech, Collectif 12
Spectacle lauréat du réseau « La vie devant soi » : Théâtre Dunois, L’Étoile du Nord, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry, Théâtre de Châtillon, l’ECAM – théâtre du Kremlin Bicêtre, Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue en partenariat avec la Maison du Conte.
Coproducteurs : OARA office artistique de la Nouvelle-Aquitaine, La Mégisserie de Saint-Junien, La Canopée – scènes des écritures et du spectacle vivant à Ruffec, Bords 2 Scènes – Scène de musiques actuelles et arts de la scène à Vitry-le- François
Soutiens : Théâtre le Château à Barbezieux, Théâtre Expression 7 à Limoges, Espace confluences à Condat-sur- Vienne, Les Polyculteurs à St-Cyr, Théâtre du Cloître – scène conventionnée de Bellac
Aide à la création de la DRAC Nouvelle-Aquitaine
Il s’appelle Abel, elle s’appelle Balkis. Dans le feu de leur jeunesse, ils se rencontrent, s’abandonnent l’un à l’autre, croient que leur amour peut tout : les sauver d’eux-mêmes, de leur propre histoire, des fantômes passés. Amoureux ardents, ils se font des serments à la vie à la mort et traversent ensemble les premiers grands deuils de leur vie. Une nuit, tout bascule. Au Maroc, la terre tremble et se fracture. Balkis s’en va rejoindre la terre qui a vu naître ses ancêtres. Abel se retrouve seul, sans nouvelle. La fracture se fait entre eux, aussi. Après un long temps de silence, elle lui répond, en arabe. C’est alors tout un travail de traduction qu’il doit mener pour comprendre, la comprendre, comprendre ce qui les dépasse et qui pourtant, s’est immiscé entre eux.
Sarah M. est née d’un couple mixte. Convaincue que l’amour est l’un des plus puissants affects de transformation, elle signe, avec cette nouvelle création, entre Maroc et France, entre théâtre, danse et musique, un geste politique et engagé : « Si je convoque cette histoire sur un plateau de théâtre c’est pour donner à vivre une purge collective qui nous permette d’exploser les carcans identitaires, de réoxygéner notre sang, de regarder la société française en face, à travers l’histoire de ces deux jeunes amants qui posent ouvertement la question de la possibilité de s’aimer aujourd’hui. »
Un quatrième spectacle qui s’ancre dans le présent
La création d’Iqtibās est une étape importante dans mon parcours d’autrice et de metteuse en scène. Elle advient à l’issue d’un triptyque que j’ai mené avec ma compagnie depuis ma sortie du conservatoire. Ce triptyque m’a amenée sur les routes de l’histoire, entre la guerre d’indépendance en Algérie avec Du sable & des Playmobil® (créé en 2018), la révolution en Tunisie avec Notre sang n’a pas l’odeur du jasmin (2020) et la mutilation des partis d’opposition au Maroc, au lendemain de l’indépendance, avec Amnesia (2023). Amener au-devant de la scène des fictions créées sur les champs de ruines de l’histoire contemporaine entre la France et le Maghreb était, pour moi, nécessaire afin de comprendre notre présent et ma présence, ici, en France. Aujourd’hui, je souhaite partir du présent, à travers l’histoire de deux jeunes adultes qui, à travers l’expérience de l’amour, se confrontent à ce qui les hante, malgré eux, et à un héritage qu’ils seront amenés à transformer.
Amener l’amour au cœur du théâtre
Lors d’une rencontre que j’ai menée avec des collégiennes et collégiens de Mantes-la-Jolie autour de l’écriture d’Iqtibās, je leur ai posé cette question : Qu’est-ce qui peut séparer deux personnes qui s’aiment ? Les deux premières réponses ont été : la religion et la différence culturelle. Étant l’enfant d’un mariage mixte, j’ai souri, intérieurement. Dans Iqtibās, Abel et Balkis inventent de nouveaux rituels, de nouvelles représentations. Ils échappent à tout carcan identitaire. Leur amour est libre, vorace et créateur de syncrétisme. Leur amour est transgressif. Cependant, au-delà de ce feu transformateur qu’est l’amour, leur rencontre vient révéler leurs blessures ancestrales, inscrites au plus profond de leurs chairs. Ces blessures sont, en grande partie, des héritages de l’Histoire. Ravivées par la passion amoureuse, l’enfance et les mémoires enfouies remontent au galop.
La compagnie Beïna est un espace de recherches et d’aventures nourri par l’écriture, l’Histoire, les histoires et le jeu.
Beïna – بين – signifie « entre » en arabe. Dans les deux langues, cette préposition désigne un intervalle, dans l’espace ou dans le temps, qui sépare (des lieux, des époques, des personnes).
Pour beaucoup c’est dans cet « entre » que nous nous construisons : entre des pays, entre des langues, entre des cultures, entre des définitions… Cet intervalle, cet « entre », pourrait être représenté par un fil tendu de part et d’autre d’une frontière sur lequel, dans un difficile numéro d’équilibriste, nous essaierions de marcher.
Et si cet intervalle, loin de se matérialiser dans l’inconfort et la rigidité d’une corde, était un lieu pleinement habitable en perpétuel mouvement ? Un lieu non géographique où tourneraient en spirale des histoires désireuses d’être dites, transmises, écrites et célébrées.
C’est de ce sentiment que sont nés nos premiers spectacles : Du sable & des Playmobil® – Fragment d’une guerre d’Algérie (2018), Notre sang n’a pas l’odeur du jasmin (2020), Amnesia (2023) et Iqtibās (2025).
Ces créations s’articulent autour de fictions écrites à partir d’enquêtes, d’archives et d’entretiens de part et d’autre de la Méditerranée. Elles privilégient le temps long de la recherche, indissociable d’une aventure humaine et d’un déplacement sans lesquels le théâtre que nous cherchons ne peut advenir.
La compagnie Beïna est accompagnée par le Bureau des Filles depuis septembre 2022.
Sarah M. est autrice, metteuse en scène et directrice de la compagnie Beïna.vAprès sa formation littéraire à la Sorbonne Nouvelle et à l’École Normale Supérieure, elle intègre la classe d’art dramatique de Sylvie Debrun au CRR 93. Elle suit également l’enseignement de Claire Heggen et Yves Marc au Théâtre du Mouvement.vSon écriture est intrinsèquement liée à de multiples formes de déplacements, de voyages, de traversées. C’est la pluralité de ces allers-retours entre la géographie politique et la géologie intime qu’elle aime amener au théâtre et expérimenter avec les artistes qu’elle rencontre, de création en création.vEn 2016, elle s’engage avec sa compagnie dans un cycle de créations relevant les ombres que la grande Histoire porte sur nos vies sur les deux rives de la Méditerranée. Son premier spectacle, Du sable & des Playmobil® – Fragment d’une guerre d’Algérie, creuse la violence des silences et la difficulté de se reconstruire individuellement et collectivement sur les ruines falsifiées d’une histoire tue. Créé en 2018, il est sélectionné au festival Nanterre sur scène. Sa deuxième pièce, Notre sang n’a pas l’odeur du jasmin, inspirée par les soulèvements qui ont eu lieu en Tunisie en 2010/2011, est lauréate de la bourse Beaumarchais-SACD et de l’aide à la création ARTCENA. En 2021, elle est reçue à la Chartreuse – Centre National des Écritures du Spectacle, pour écrire le troisième volet, Amnesia. Il sera créé au Collectif 12 et programmé à La Tempête au printemps 2023. En parallèle de son travail avec la compagnie, elle écrit et crée des spectacles in situ : TU.E.S pour le Festival Lyncéus en 2019 et Dans l’ombre qui s’éclaire avec la Fabrique de Fictions à Lomé (Togo) en 2020. La même année, elle écrit son premier scénario, FAMILY | عائلة . Il est doublement sélectionné au Festival International du Film d’Aubagne 2020 par le dispositif du SiRAR (coup de coeur du jury) et les rencontres entre réalisateurs et producteurs de l’Espace Kiosk. Avec sa compagnie, elle devient artiste associée au Collectif 12 à partir de septembre 2021.
Passionnée par la transmission et la pédagogie, elle développe de nombreux projets de territoire et d’enseignement artistique en Ile-de-France en partenariat avec l’Échangeur, le Collectif 12, le Théâtre de la Tempête et le Festival Rumeurs Urbaines – Cie Le Temps de Vivre ainsi qu’en Alsace où elle développe depuis trois ans un projet annuel de comédie musicale avec le compositeur Axel Nouveau.




