Le chant du père

Le chant
du père

Hatice Özer

MARDI 13 FÉVRIER – 20H30

La Mégisserie – Amphithéâtre

1h15 / Tarif B

THÉÂTRE ET MUSIQUE /  DÈS 12 ANS

Conception, texte, mise en scène, scénographie et jeu Hatice Özer
Musicien-interprète Yavuz Özer
Création lumière et régie générale Jérôme Hardouin
Regard extérieur Anis Mustapha
Régie son Mathieu Leprince

En coréalisation avec

Production déléguée : CDN Normandie-Rouen / Coproduction : Association la neige la nuit, Théâtre auditorium de Poitiers – Scène nationale, L’Imagiscène – Centre culturel de Terrasson, OARA Nouvelle-Aquitaine, Le Préau, Centre Dramatique National de Normandie-Vire, la Soufflerie – Rezé / Avec le soutien de : Itinéraires d’artiste(s) 2021 – Coopération Nantes-Rennes-Brest-Rouen, Studio Virecourt, Maison Maria Casarès / Photo © Arnaud Bertereau

Atelier Musique d’Anatolie
les 25 et 26 novembre
et le 4 février

Ce n’est ni du théâtre, ni un concert, ni une fête : c’est un cabaret khâmmarât. Le mot vient de l’arabe, il signifie le lieu où l’on boit et où l’on chante. Où la mélancolie s’efface pour laisser place à la joie.

En 1986 le père d’Hatice Özer, Yavuz, a décidé de quitter la Turquie pour offrir un avenir ouvert à sa famille. C’est dans le Périgord qu’il vit aujourd’hui et que ses trois enfants ont grandi. Dans sa communauté, il est considéré comme un « ashik » – un amoureux. Il gagne sa vie comme ouvrier, mais chante et joue son saz (luth oriental) dans les fêtes, les rencontres, dans les cafés.
Ce spectacle qu’elle a créé avec son père est un hommage à ce dernier. Hatice y raconte des histoires entendues depuis sa plus tendre enfance en appliquant le principe de son père : « pour bien raconter les histoires, il faut mélanger 60 % de vérité, 30 % de mensonge et 10 % de pur mystère ». Ensemble ils livrent aussi, en turc et en français, parlés ou chantés, des fragments de leur vie, des galères de papiers aux désastres des conflits armés. Les langues, les époques, les souvenirs d’ailleurs et d’ici se croisent et se mêlent, au cœur d’une maison chaleureuse où nous sommes conviés.


Père et fille sur scène entre l’Anatolie et la France, avec Hatice Özer

« Une émission enregistrée in situ à la Maison du Saz (Montreuil) – la “grotte” de la chanteuse et comédienne Hatice Özer et de son père Yavuz Özer, grand musicien de saz. Père et fille interprètent quelques morceaux pour l’émission, et nous parlent de la Turquie d’où ils viennent, de la Dordogne où la famille s’est ancrée, et du premier spectacle d’Hatice, dans lequel elle met en scène son père » : Le chant du père, à La Mégisserie le 13 février à 20h30.

Hatice ÖZER
Parallèlement à des études d’arts plastiques, elle étudie le théâtre au conservatoire de Toulouse, puis en 2017 intègre la formation 1er acte dirigée par Stanislas Nordey. Depuis, elle joue dans des spectacles mis en scène par Jeanne Candel & Samuel Achache, Julie Bérès, Wajdi Mouawad, Hubert Colas, Julien Fisera, Mohamed Bouadla et le Collectif 49 70. En 2020, elle crée la compagnie La neige la nuit basée en Dordogne. Le Chant du père est sa première création qui a été donnée en février 2022 au CDN de Rouen.

Yavuz ÖZER
Musicien et ferronnier, il est considéré dans la communauté turque comme un ashîk qui signifie littéralement « amoureux » en turc. Ce sont des artistes qui sont à la fois poète populaire, chanteur, compositeur et joueur de saz. Il arrive en France en 1986 pour offrir un avenir meilleur à ses enfants. On peut l’entendre chanter dans les foyers et les cafés de la communauté turque du Périgord.

Lucie DIGOUT
Après une classe préparatoire option Théâtre, elle intègre le CNSAD en 2013. A la fois actrice et autrice, elle écrit et met en scène Une année l’amour, puis Carmen qu’elle met en scène au Théâtre 13 et au théâtre de Belleville. Elle joue dans les spectacles de Wajdi Mouawad, Brigitte Jacques-Wajemann, Cécile Arthus, Vanessa Bonnet et au cinéma sous la direction de Michel Leclerc, Mélanie Doutey et Jeanne Frankel & Cosme Castro. En 2023, elle jouera dans la prochaine création de Laurent Mauvignier au théâtre de la Colline et la MC2 Grenoble.

« Le processus de fabrication du spectacle se donne ainsi à approcher, délicatement. Lorsque Hatice traduit les rares et brèves paroles de son père, quand celui-ci la regarde du coin de l’œil, avec un sourire discret où l’on peut lire autant de fierté que d’étonnement, ou encore quand tous les deux se taisent un moment, submergés sans doute par des émotions que l’on devine sans qu’elles aient besoin d’être formulées. On sent que pour exister, Le Chant du père doit rester ouvert à l’imprévu, à l’instant présent, comme l’est le cabaret intimiste dit « khâmmarât » – en arabe, lieu où l’on boit et chante – pratiqué par le papa qu’Hatice a non seulement dans le cœur mais aussi dans la gorge. Pour accompagner ce père dans son monde où la répétition tient une place centrale, alors qu’elle est tout à fait absente de la sorte de cabaret dont il fait profiter ses proches et des hommes qui lui ressemblent […], cette dernière se fraie doucement un chemin vers le chant. Un sentier théâtral bordé d’émotions pudiques, qui débouche sur un carrefour où l’unique, l’improvisé et la répétition se confondent. Comme les langues, les époques, les souvenirs d’ailleurs et d’ici.» Anaïs Heluin sur sceneweb.fr